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2 ans, 7 mois, 2 semaines et 3 jours de parcours avant ton arrivé à la maison !

lundi 16 avril 2012

PROCESSUS DE L'ATTACHEMENT

En tant que futurs nouveaux parents, nous voulons ce qu'il y a de meilleur pour notre petit ange et nous voulons faire les choses correctement. Nous savons que nous devons vraiment être très attentif et à l'écoute. L'adoption doit se faire par l'enfant d'une part, mais aussi par nous.
Nous nous renseignons, lisons, étudions bref, nous sommes très studieux !

Qu'es ce que le processus d'attachement dans le contexte d'une parentalité adoptive?
C'est la façon dont l'enfant adopté et ses parents réussissent à faire "prendre la greffe de l'adoption".
On peut dire de l'attachement qu'il est au coeur même du concept de l'adoption dont il est un des challenges.
D'ores et déjà, on peut poser le principe que "l'amour fait beaucoup mais ne suffit pas", et qu'il s'agit plutôt de s'orienter vers l'idée d'une relation qui s'enracine essentiellement dans la confiance.
Quelques idées de base devraient amener les parents adoptants à approfondir leurs connaissances et surtout leur compréhension de leur enfant autour de la notion d'attachement.

Les familles adoptantes racontent souvent qu'il est difficile de trouver la bonne distance face à son enfant adopté. Elles ont peur d'étouffer l'enfant par une trop grande présence ou alors, au contraire, de prolonger le sentiment d'abandon qui l'habite, si elles ne le maternent pas assez. Il existe des moyens tout en douceur pour offrir, à l'enfant adopté, la tendresse, le soin et le bien-être qu'il n'a peut-être pas reçu au début de son existence.

Le "Bagage" affectif d’un enfant

Parler de ce bagage, c’est savoir que le premier besoin d’un tout petit humain repose à la fois sur une nécessité d’ordre physiologique, de contact et de nutrition entre autres. Il existe d’emblée un besoin naturel sensoriel de proximité et d’attachement qui est vital à l’enfant.

Ainsi, les premiers soins qui lui sont donnés, à travers la qualité des échanges corporels, sensoriels et affectifs, mettent en place le système d’attachement de chaque nouveau-né.

C’est comme si le bébé ressentait la façon dont est « coloriée »au plan affectif l’ambiance des soins "maternants" qui lui sont procurés, c’est-à-dire comment il est porté, bercé, nourri, langé. Ce que la personne qui le soigne lui dit, la façon dont elle lui parle, tout ceci contribue à façonner les bases de son système d’attachement.

Si la personne qui s’occupe de lui est stressée, ou indifférente, l’enfant ne reçoit pas de réponse cohérente, rapide et chaleureuse à ses premières demandes ce qui génère chez lui du stress et de l’anxiété.


Ainsi la base de sécurité affective n’est pas innée mais acquise.

C’est la base de cet "accordage" entre la mère (ou la personne nourricière) et l’enfant qui va s’ancrer dans la mémoire émotionnelle du nouveau-né et pré- disposer sa capacité d’attachement à venir.

Selon les réponses qu’il a reçues, le modèle qui s’est imprimé dans le cerveau émotionnel de l’enfant sera ainsi un modèle d’attachement dit secure, insecure, ambivalent ou même anxieux.

Si l’attachement acquis est sécure et serein, l’enfant ira en grandissant vers l’exploration du monde et des autres en confiance. En revanche, si son attachement est ancré sur un modèle anxieux et insécure, il va être plus difficile pour lui d’accorder sa confiance.


L’attachement et l’enfant adopté

On ne peut pas perdre de vue le fait que l’enfant adopté est la plupart du temps un enfant qui a été abandonné.

C’est un enfant qui a connu la rupture de ce premier lien « maternant », et aussi parfois bien d’autres ruptures affectives.

La somme des expériences ainsi vécues avant son adoption en termes de « réponses » à ses besoins, fait de lui l’enfant qui arrive dans sa famille d’adoption et chaque enfant connait une histoire différente.


Traumatisme, ruptures et attachement

Plus l’enfant a vécu longtemps en institution, plus son histoire lui a procuré de ruptures affectives successives, plus difficile sera pour lui de faire confiance à ses parents adoptifs.

Il faut du temps à l’enfant qui n’est pas certain d’entrée de jeu qu’eux-aussi ne vont pas à leur tour le lâcher.

L’enfant qui, en revanche, n’a pas été trop "balloté" et qui a acquis la capacité de s’attacher à une nounou par exemple, a intégré, si on peut dire, dans sa mémoire émotionnelle un "logiciel" d’attachement dont il a plus de facilité à reproduire le modèle.

Il donne plus facilement sa confiance.

Pour les futurs parents, l’idéal est d’essayer bien sûr de savoir le plus de choses possibles sur l’histoire de leur enfant avant son adoption pour mieux appréhender ses besoins et ses attentes au plan affectif.


Le stade du développement psycho-affectif de l’enfant

L’enfant traverse différents stades au cours de son développement, et l’âge que l’enfant a au moment de son adoption n’est pas non plus sans incidence sur les modalités de son attachement.

De manière un peu rapide et schématique, on peut dire que :

- Avant sept ou huit mois, l’enfant s’attache assez facilement la plupart du temps à la personne qui lui prodigue des soins et du bien-être affectif. (Mais très peu d’enfants de cet âge sont proposés à l’adoption internationale.)

- A partir de l’âge de huit mois et jusqu’à trois ans environ, l’enfant, même s’il a été préparé en institution, ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive et, dans bien des cas, il ne dispose même pas encore du langage, ou s’il parle, ses parents adoptifs ne parlent pas sa langue maternelle. Il ne comprend pas ce que son adoption représente en termes de nouveauté et de changement. Il perd tous ses repères. C’est une période délicate pour un nouage des liens serein.

- Les enfants dits "grands" : Certains sont tout prêts à se laisser entourer d’affection, d’autres pas.

Il arrive que des enfants ne soient pas adoptables au plan psychique : ils « n’adoptent pas » leurs parents et refusent de se laisser adopter par eux. Ceci est en lien avec ce qu’ils ont vécu avant leur adoption qui engage leur capacité à faire confiance ou non aux adultes .


Les attentes des parents


L’attachement concerne autant les parents que l’enfant.

L’enfant qui arrive "pour de vrai" dans la famille réactive les positions de chacun autour de tout ce qui touche la capacité de séparation, de détachement.

L’arrivée de l’enfant réactive les traces de la propre histoire infantile des parents, par une sorte d’effet en "écho". Les enfants ont le pouvoir de "déterrer" les traces du passé de leurs parents. Pour cette raison, il est important que les parents soient bien au clair avec leur passé. A travers le retour sur leur propre histoire infantile, chacun aura a cœur de se représenter ce que signifie la notion de famille, de père, de mère, d’enfant et ainsi quelle place est assignée à chacun.

La procédure d’obtention de l’agrément conduit les adoptants à élaborer ces réflexions sur leur projet de parentalité.


Les difficultés d’attachement


L’attachement parent-enfant ne s’organise pas de façon miraculeuse du jour au lendemain : Il faut du temps pour s’habituer les uns aux autres et parfois même un an.


Le comportement de l’enfant est en certains cas surprenant :

L’enfant dit "Velcro" : L’enfant est très anxieux, incapable de se représenter avec sérénité le fait que le parent absent un court instant va revenir. Il a du mal à penser la notion de "permanence affective". Pour se rassurer, il s’accroche désespérément à sa mère (ou son père) et refuse de lâcher prise, fusse pour cinq minutes.

L’enfant dit "Téflon" : L’enfant ne semble pas s’intéresser plus particulièrement à ses parents qu’à d’autres personnes. Il tend les bras à tout le monde et ne soutient pas le regard mais l’évite. Il refuse de s’attacher car en réalité, il se tient comme prêt à repartir. S’attacher, pour lui, c’est dangereux, c’est prendre le risque de souffrir à nouveau peut-être.

L’enfant "En colère" : Il s’exprime ses craintes à travers un comportement de colère, de fuite. La colère va vers tout le monde, y compris et surtout la mère adoptive qui remplace la mère biologique "abandonnante".


Que conseiller aux parents adoptants ?


Faire preuve de solidité, de disponibilité, d’empathie. Se mettre le plus possible à la place de l’enfant.

Il faut toujours avoir à l’esprit que le moment de la rencontre est souvent pour l’enfant un choc auquel il n’est pas vraiment préparé, à l’inverse de ses parents qui ne pensent qu’à ça.

L’enfant fait parfois comme un défi à ses parents à travers ses troubles comportementaux (opposition, retrait, etc). Il n’a pas confiance, comme s’il devait s’engager désormais sur un "pont" de la solidité duquel il n’est pas sûr. Vont-ils l’aimer "malgré tout" ?

La notion de TEMPS est primordiale dans la possibilité de "faire l’accordage" entre enfant et parents, pour restaurer le sentiment de sécurité dont il a tant besoin. Il faut un temps d’apprivoisement et à peu près six à douze mois pour que s’installe la relation de confiance.

Eviter de démultiplier les figures d’attachement nouvelles et ne pas mettre l’enfant tout de suite en nourrice, en garderie, en crèche ou à l’école ce qu’il pourrait vivre comme une nouvelle brisure dans sa vie.

Ne pas retourner travailler tout de suite, prendre un congé ou s’il s’agit d’un couple, un congé en alternance (se renseigner sur les possibilités qui sont offertes.)

Laisser l’enfant s’habituer aux nouveaux endroits, mode de vie, odeurs, couleurs, personnes qu’il rencontre.

Ne pas montrer l’enfant comme un objet à la famille élargie ou à l’entourage. Accepter ses comportements régressifs et difficiles (dormir avec vous, ne pas vous lâcher, ne pas vous perdre de vue ……) Ne pas le laisser pour partir en Week End ou en vacances sans lui trop rapidement.


Cela veut dire aussi du côté des parents :

- Ne pas s’affoler si on ne se sent pas tout de suite "en coup de foudre" avec l’enfant, sa peau, son odeur, son corps)….Se donner le temps de connaitre cette étrangeté qu’il peut apporter avec lui et qui fait différence avant de l’intégrer, ne pas se culpabiliser si une sorte de "babie blue" s’installe chez la maman (et qui peut être tout à fait "légitime").

- "Travailler" avec l’enfant à le RE – SENSORIALISER et le RE – SECURISER, ce qui consiste à lui apprendre à exprimer ses émotions, en lui permettant ainsi de différencier l’émotion qu’il ressent de sa personne toute entière.


Les troubles graves et durables de l’attachement


C’est un diagnostic qu’il ne faut jamais poser avec hâte.

Il serait dangereux en effet de taxer trop rapidement de trouble de l’attachement certain comportement d’opposabilité de l’enfant, presque normal, ou au contraire de passer à côté d’une pathologie grave mais distincte. Très peu d’enfants "n’acceptent" jamais d’être adoptés. Très peu sont dans l’incapacité ou le refus absolu de s’attacher même s’ils mettent leurs parents dans une situation d’impuissance et leur capacité de résistance à rude épreuve. Il arrive cependant dans des cas extrêmes que malgré les efforts des parents, certains enfants ne veulent pas accorder à la relation la confiance qui pourrait permettre l’attachement. Certains enfants ont vécu dans des orphelinats dépourvus totalement de soins affectifs, et leur carences sont telles que d’une façon pathologique, ils échappent à la constitution d’un lien affectif. Pour eux, l’adulte est perçu de façon définitive comme peu fiable et dangereux. La société et l’environnement en général sont perçus comme dangereux. Ils pensent que leur situation d’adopté est instable ; Ils manifesteront leurs angoisses et le trouble de leur personnalité à travers divers passages à l’acte du type, morsure, vol, mensonge, fuite, ou à un degré moindre et pour les plus jeunes : troubles du sommeil, de l’alimentation. Enurésie, psycho somatisation sous diverses formes. Ces situations impliquent pour les adoptants de ne pas ressentir de culpabilité et d’accepter d’aller consulter les professionnels de santé spécialistes de l’adoption.



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